LES TEMPS SONT DURS
Posté le 21/03/2020
Chers, chères amis(es) nous traversons une période terrible encore jamais vécue en France. Le pays fonctionne au ralenti, l'économie essaie de surmonter les manques de commandes, nos services de santé se battent au quotidien pour lutter contre un ennemi invisible !
Alors que faire pendant cette mobilisation nationale ?
Si vous lisez cet article c'est que vous êtes pêcheurs ou tout du moins amoureux de notre mère nature, celle qui nous donne tant malgré les coups néfastes que nous lui faisons subir chaque jour.
Alors même que la pêche reste interdite, pardon disons à proscrire car elle ne fait pas parti des éléments indispensables à la vie quotidienne des Françaises et Français. Je sais trop bien, malheureusement, ce qu'est de vivre dans un espace confiné, loin de tout, loin de ceux qu'on aime, loin de notre famille, mais également loin de nos spots favoris et de nos partenaires de jeu, carpes ou silures. Que faire pour passer avec douceur cette période trouble.
Je vous propose donc d'écrire simplement votre histoire, raconter à tous comment vous est venue cette passion qui nous inonde, notre guide, notre ligne de vie !
Tout en restant succinct, donnez-nous l'envie de vous connaitre dans la vraie vie, cette vie qui nous manque tant aujourd'hui.
Voici en quelques lignes mon histoire :
Je suis né il y a peu de temps, sur l'échelle planétaire, c'est l'année où le cycliste belge Eddy Merckx remporte le Tour de France, celle où Coco Chanel nous quitte à jamais ainsi que Fernandel.
Né dans une famille modeste, d'une mère infirmière et d'un père ex-marin et gendarme, toute la famille ignore totalement le mot " pêche", toute ? NON un irrésistible Français, Albert, retraité, habitant à proximité d'une belle rivière, la Marne, et surtout passionné par la pêche au coup. Cet homme c'est mon grand-père, je me souviens encore des instants qui vont bousculer toute une vie. Les odeurs de l'amorce " Deux Coqs" ou "La Sirène", la recherche des vers de terre dans le jardin, sous le tas de fumier, vous savez les petits rouges ! L'odeur de mes premiers poissons, oh pas bien gros, d'ailleurs à cette époque je me souviens chercher à "piquer" les astuces et les spots de mon mentor qui jouait si bien le jeu en me laissant volontiers son coup et même sa canne quelques fois et surtout me donnait mes premières leçons de vie, car à chaque fois il faisait toujours plus de poissons que moi !!!
Cette période était formidable, et vint le jour d'un Noël exceptionnel, mon premier lancer !!! une pure merveille, sauf que Noël, à l'époque, rimait avec froid et donc pas de pêche. Le couloir devenait alors mon meilleur spot pour m'entrainer à lancer sans casse ni emmêlage. Passé ces premiers pas, nous déménagions dans un petit village au bord d'une rivière avec un potentiel piscicole énorme : hotus, gardons, perches, chevesnes, goujons, brochets, brêmes et encore bien d'autres... La vie quoi ! C'est avec les fougues et l'insouciance d'un enfant de 7 ans que je me fais vite des relations plus qu'amicales, des amis d'enfances, des amis inoubliables et par chance, tous adorent la pêche !!!! Qui se ressemble, s'assemble.
Cette fin de primaire, aux fins d'années de l'adolescence, nous allions pêcher. Tout était merveilleux, des pêches miraculeuses, des poissons par milliers, énormes ! enfin pour nos yeux de l'époque. Puis, vint cette période qui allait changer la vie de bien d'entre nous, la pêche à la carpe aux techniques modernes avec ces montages aux cheveux, ces appâts qu'on appelle communément "bouillettes", les premiers rod pod de la marque TAZ, les détecteurs Optonic, les cannes en fibres avec des anneaux OAL qui se coupaient sous les effets des fils Asso ou Tortue. Je me souviens avoir galéré pour accrocher cet appât, la bouillette. De retour chez Janneau pour l'engueuler car celles-ci ne tenaient pas sur l'hameçon ! Non de dieu ! Et à cet instant, je vois que l'un de ses fils se moque de moi : " Mais il ne faut pas les escher sur l'hameçon !!! Tu dois les glisser sur un cheveu !!! ". Un cheveu ? pas facile pour moi car je suis aussi frisé que les Jackson Five ! Et là, ça repart de plus belle. C'est à ce moment précis qu'il décide de m'éduquer à la pratique de la pêche de la carpe avec les méthodes que l'on connait actuellement : fabrication des bouillettes, des cheveux, les techniques, le matériel, les spots etc... Tous ces bons conseils sous la houlette des frères Mahin qui viennent pêcher au jard de Châlons-sur-Marne à l'époque et que je regarde du coin de l'œil.
Ensuite quelques personnages apparaissent dans le paysage des carpistes, au lac du Der particulièrement, Rod Hustchinson, Kevin Maddocks, entre autres. Notre vison de la carpe sera à tout jamais guidée par ces personnages. Des marques également que l'on revoit aujourd'hui, comme Gardner, Solar, Carp Sounder, et d'autres qui ont disparu marquant néanmoins toute une époque, comme Capegeni et Eurocasting entre autres.
Ces années sont pour moi primordiales car je découvre également la pêche de nuit, pas dans le domaine public car celle-ci est interdite, mais dans des étangs privés comme Renaudin et Saint Hubert. Nous étions une bande de gais lurons avec une passionnante envie de faire le plus gros poisson, pour que les journaux locaux parlent de nous, à la recherche de la gloire, celle qui anime encore aujourd'hui certains pêcheurs.
Ensuite, après des études dans le monde agricole, ma deuxième passion, je suis appelé sous les drapeaux, un moment où nous restions 12 mois dans un régiment, faire des lits au carré, des TIG à plus savoir que faire. Eh bien, ce moment douloureux pour certain, fût pour moi une révélation.
Pas idiot (mon bac +2 en poche) assez sportif et musicien (important pour la suite), mes chefs me proposent de m'engager, chose que j'accepte sans soucis. Je pars donc faire mes classes de sous-officier dans les Deux-Sèvres, pendant une période de 8 mois, le peu de permissions commencent et se terminent toujours au bord de l'eau : la Sèvre Niortaise, les Marais Poitevin, tous ces paysages vont m'apaiser et me rendre encore plus fort.
Ensuite, je pars comme Radiographiste (mon oreille musicale est une aubaine) sur Agen. "Aging, aging, aging, 2 minutes d'arrêts, correspondance pour Auch, quai A, voie 1" avec un accent qui chante. Même item, je passe la plupart de mon temps libre à la pêche, mais un nouveau phénomène apparait dans le paysage Français, le silure !!!! Ce fabuleux poisson va bouleverser ma vie.
Petit à petit je me renseigne, j'apprends, je me documente, j'achète ma première canne, une DAM Camou magnifique, une tresse Tortue sur un moulin shimano et hop c'est parti. Pendant près de 5 ou 6 ans je ne me souviens plus exactement, cette canne va rester sans faire un seul poisson. Pour patienter je continue la carpe, au passage, je bats même le record de France de l'époque (non homologué malheureusement) du black bass : 3.7 kg !!!! D'ailleurs lors de mon retour de cet exploit, c'était les heures folles de l'ouverture à l'alose, et lorsque j'ai montré cette photo (prise avec un appareil photo jetable) à mon détaillant, il y eut un silence assourdissant. Avais-je raconté une bêtise ? Non, tout le monde voulait savoir d'où sortait ce monstre.
Les années passent entre missions à l'étranger, manœuvres, naissances de mes enfants, et évidement pêche de la carpe, mais toujours avec une canne dans le placard et des vidéos qui défilent sur mon écran de télévision, essentiellement celles de JCT, le grand Jean-Claude Tanzilli, le boss, le maître incontesté de la pêche du silure en France. C'est alors qu'à un anniversaire, ma famille m'offre le cadeau qui bouleversera une nouvelle fois ma vie. Je me souviens avoir pleuré de joie devant ce cadeau : deux jours avec JCT sur le Rhône !!!!! Je vais rencontrer enfin mon idole. Lors de ce séjour, j'apprends à clonquer, à traquer, où trouver mon compagnon de pêche. J'apprends dix fois plus vite que lorsque je visionne mes cassettes. De retour dans la Marne, je mets immédiatement en pratique ce que L'Homme Silure m'a appris, et, étonnement, j'attrape mon premier poisson Marnais, un bébé d'un mètre, mais s'il y en a un, il y en a d'autres et surtout il y a les géniteurs. Ceux-là même que je capture peu de temps après. Mon heure de gloire est arrivée, je jubile, j'exulte, chaque semaine c'est un poisson encore plus long et plus lourd. A chaque instant, je pêche dès que mon métier me le permet.
Mon métier, un véritable sacerdoce, devient de plus en plus contraignant et arrive le moment tant redouté, la mutation dans une garnison qui ne plait pas à mon épouse, ni à moi d'ailleurs, et la lourde décision de démissionner arrive mais sans aucune douleur. J'ai donné mes meilleures années aux armées, il est temps de quitter celle-ci et de rebondir. Chose que je fais très bien ; conseiller de ventes en automobile, un métier étonnant et qui me sied à merveille. Puis une opportunité se profile à l'horizon, un poste de vendeur pour une grande marque de matériels de Pêche, spécialiste de la tresse, fluoro et plomb !!! Je m'éclate comme un fou, je rencontre des personnes étonnantes et d'ailleurs certaines sont devenues des amis. Pendant ce temps, j'apprends, je pêche toujours plus de gros spécimens (enfin dans la Marne cela reste moins de 2 m) et puis pour des raisons familiales, je quitte cet emploi pour me consacrer à mon métier premier, l'agricole, technico-commercial chez un constructeur de machine.
Pendant ce temps, le monde que j'ai pu croiser va me donner l'idée de créer ma petite boite, « Pêche Partie », une nouvelle façon de vendre : le MLM pour les pêcheurs (Marketing de réseau). Celle-ci périclite naturellement, trop en avance sur mon temps, trop de concurrents méchants (la peur de la concurrence). Ainsi je ferme cette petite entreprise mais, toujours animé par une envie de créer mon outil de travail, je remets le couvert plusieurs années plus tard, avec une ligne de conduite différente : pas de matériel de pêche afin d'éviter la méchanceté de certains et une envie de mettre à profit mes compétences de terrains. Oui, cela marque un homme : les dizaines de stages commando, les exercices sur le terrain, qu'il pleuve, vente ou qu'il neige, les Opex (opérations extérieures) dans les pays très froids ou très chauds. Ainsi né Pécheur-Extrême !!!! Toujours la même envie de partager avec les autres, la vente à domicile, l’envie de donner des conseils aux autres, de les aider dans leurs conquêtes quotidiennes, toujours la même envie de faire plaisir autour de soi.
En quelques mots vous connaissez un peu plus ma vie, cet instant insignifiant de notre passage sur terre et en ces moments difficiles que nous connaissons, j'espère que ceci vous aura permis de mieux me connaitre et ainsi découvrir mon bébé.
C'est à vous de jouer maintenant, contactez-moi par mail sur [email protected] pour que je publie vos récits, et surtout permettre aux autres de vous connaitre un peu mieux.
Bon courage à tous.
Yann